Merci à Alan Alfredo GEDAY pour l'envoi de son livre et sa confiance.
Titre : La légende de Larry Hoover
Auteur : Alan Alfredo Geday
Édition : Geday
Nb de pages : 353
Résumé : Sous le pont de Brooklyn, c’est le lieu de l’interdit. C’est aussi le lieu où l’on discute de la fausse démocratie. Le lieu des complots, des menaces, des espoirs et des secrets. Le lieu des gens de rien qui veulent faire changer le cours des choses. Des gens en colère ou en perdition. Les réunions, on les fait en cachette, parfois même à la sauvette lorsque l’on entend une sirène qui approche. Les policiers font la ronde et embarquent quelquefois des ennemis de l’ordre social, ou tout du moins des noirs qui restent trop tard hors du ghetto et qui se rassemblent autour d’un baril. Personne ne sait ce qui s’est déroulé par le passé sous le pont de Brooklyn. Il y a bien des légendes et des rumeurs, mais seule l’East River connaît la vérité. C’est l’histoire des bas-fonds qui se chante dans le frémissement de l’eau.
Avis : Je reste mitigée sur ma lecture car je ne m'attendais pas tout à fait à cela. Je pensais à lire quelque chose de plus noir, de plus sombre sur Harlem et finalement c'est autre chose. Malgré cela, j'ai quand-même passé un agréable moment de lecture.
Univers : On se retrouve dans le quartier de Harlem, à New-York. L'époque est toujours très compliquée pour la condition des afro-américains, mais de plus en plus, la grogne monte. On suit Larry, personnage principal du livre, passer d'une vie tranquille à une vie de révolté en passant par la Guerre du Viet-Nam et la création d'un "gang".
Le roman est partagé en 4 grandes parties :
- La vie de Larry à Harlem : ses petits boulots, son frère, la boxe, la difficulté à trouver sa place en tant que "personne de couleur"
- La guerre : celle du Viet-Nam, celle où il a été obligé d'aller alors qu'il n'avait pas l'âge, celle qui l'a changé
- L'après-guerre : la période où sa colère contre la politique, contre le "blanc" se fait de plus en plus violente.
- La conclusion : l'instant où tout dérape, le pourquoi du comment, la fin.
Personnage : On peut se poser la question si le Larry Hoover du livre est une inspiration du vrai Larry Hoover, car effectivement il y a beaucoup de ressemblance même si pour l'un, cela se passe à New York et l'autre à Chicago. J'aime beaucoup ce personnage de Larry, il se bat pour sa cause, une cause juste, même si parfois on peut se demander si c'est la bonne manière à utiliser. Mais je trouve qu'on ne voit Larry qu'en surface, parfois, il manque de profondeur, de noirceur. Ce n'est que mon avis bien-sûr et cela ne sera pas forcément le même que les autres, mais il m'a manqué un élément pour que je sois complétement accroc à ce personnage (que ce soit en bien ou mal).
Plume : L'auteur a une très belle plume qui nous porte dans un univers complexe de manière très simple et efficace. Tout est fluide, le fil conducteur est très net et l'on sait exactement où l'on va. On sent que le sujet est très travaillé et qu'il y a d'énormes connaissances derrière. Mon seul regret, c'est qu'en lisant le quatrième de couverture, j'avais l'impression que le pont de Brooklyn serait l'élément principal du livre, or ce n'est pas réellement le cas. Effectivement, il est important car c'est un lieu de rassemblement, mais il me manque ce côté "complot".
En conclusion, ce livre est un beau roman qui évoque la difficulté à être une personne de couleur aux États-Unis (et en particulier noire ici), qui montre la dureté de la guerre du Viet-Nam et la création d'un groupe qui a envie de faire bouger les choses. À ne pas hésiter à lire !