Derrière la porte, de Emmanuel BOURGOIN

Merci à Emmanuel Bourgouin pour m'avoir renouvelé sa confiance avec son dernier roman.

Titre : Derrière la porte

Auteur : Emmanuel Bourgouin

Auto-édition

Nb de pages : 606

Résumé : Cela pourrait être une histoire se déroulant en Provence où les cigales chantent tandis que le soleil brille dans un ciel à l’azur époustouflant. Un lieu où les lauriers fleurent bon à l’orée des pins parasols aux ramures majestueuses. Un récit ordinaire, en somme, avec un écureuil comme personnage principal.

Mais voilà… quand cet écureuil prend conscience de lui-même, quand il commence à penser et souhaite communiquer avec son entourage, rien de ce qui va se dérouler ne sera classique.

Embarquez avec Squitty et ses compagnons dans cette palpitante aventure pour découvrir un monde dont vous ignorez l’existence. Décelez avec eux les mystères qui tournent autour des Êtres Pensants afin de sauver les Brèves. Mais attention ! Ne tombez pas dans les pièges du Matagot, car ce dernier veille et sa présence est loin d’être de bon augure.

Avis : C'est avec plaisir que j'ai lu le dernier roman d'Emmanuel Bourgouin, cependant, je vais émettre quelques réserves malgré une histoire originale.

En effet, quoi de plus surprenant qu'un écureuil pour sauver le monde. Squitty s'éveille un matin avec cette incroyable faculté de penser, de réfléchir. Que peut-on faire avec cette conscience ? Communiquer avec le monde bien sûr ! Mais cette tâche s'avère plus compliquée que prévu. Squitty arrive à comprendre les humains, mais eux... non. Jusqu'au jour où il tombe sur un chat qui parle. Et c'est que là, les péripéties commencent. Bonnes ou mauvaises, ça je vous laisse les découvrir mais sachez que ce petit écureuil va devoir sauver le monde. Pas seulement son monde, le nôtre aussi. 

L'histoire est originale même si on est sur un thème classique : la lutte du bien contre le mal afin de sauver le monde. Évidemment, des animaux qui parlent, on a déjà eu des histoires avec ce thème, mais là, on va plus loin avec un animal "ordinaire" qui va prendre conscience qu'il peut parler, lire, communiquer. Je trouve le résultat bien mené et agréable à lire. Honnêtement, ce petit écureuil nous donne envie de le rencontrer. Cependant, je trouve l'histoire trop longue. En fait, ce n'est pas forcément la longueur qui m'a dérangée mais plus le fait d'avoir un rythme lent. L'auteur a une superbe plume, il sait où il va et nous mène jusqu'au bout. Mais j'ai trouvé le roman dur à finir. Bien sûr, ce n'est que mon avis, et vous n'aurez pas forcément le même. Je vais être honnête : j'ai été bien jusqu'à la moitié du roman, mais après, j'ai eu du mal à finir. En fait, cela m'a fait un peu le même effet qu'après un bon repas : on a le ventre plein mais il y a la petite sucrerie qui nous fait de l'œil alors on craque, juste par pure gourmandise car on n'en peut vraiment plus. Ici, cela a été pareil, arrivé à la moitié, très bien ensuite, je n'y arrivais plus et pourtant je voulais savoir comment tout cela allait se finir ! Je n'avais plus le même entrain et j'ai lu certaines pages un peu en diagonale. Pour moi, l'idéal aurait été de faire deux romans : un tome 1 qui allait jusqu'à la première rencontre avec le Matagot, puis suspense, que va-t-il se passer ? Et la résolution dans un tome 2. Mais je ne suis pas l'auteur, et bien sûr je respecte son travail. 

Un second point qui m'a un peu pesé sur la longueur, ce sont les interventions du narrateur. Par moment, cela coupe l'action, par moment, c'est trop et je ne voyais pas l'intérêt de le faire intervenir. Bien entendu, à la fin, on comprend des choses, mais j'aurais préféré un narrateur un peu moins présent. Par contre, je dois reconnaître que la manière dont est raconté le début du roman, avec l'intervention du narrateur, nous fait vivre l'aventure autrement, et nous immerge petit à petit dans le roman. J'aime bien cette démarche. 

Un point que j'ai bien apprécié dans le roman, ce sont les noms des personnages. Certains clins d'œil sont expliqués, d'autres non. Cheshire, Porcix, Abélard et Héloïse, Bellemine, etc.

Cheshire : le premier être pensant que rencontre Squitty. D'entrée, j'avais l'image du chat d'Alice au pays des merveilles (version Disney). Je me suis dit que la référence était sympa, non expliquée et cela pouvait pousser le lecteur à chercher par lui-même pour savoir si on était vraiment avec lui ou non. Dommage, au bout d'un moment, l'auteur nous explique pourquoi le chat s'appelle Cheshire et bon, comme vous vous en doutez la référence est la bonne.

Porcix : elle n'est pas expliquée, mais j'aime bien celle que j'en fais. Porcix est un sanglier. Dans quel univers trouvons-nous des personnages en "-ix" ? Avec des sangliers partout ? Et oui, on peut très bien se trouver avec Astérix et Obélix, mais pas de potion magique ici. 

Bellemine : on peut se rapporter à Astérix également avec Bonnemine, mais j'aime bien le côté Bellemine parce que c'est un porte crayon (et un porte crayon qui pense et parle !) 

Abélard et Héloïse : Les deux tourterelles qui n'arrêtent pas de roucouler. Sauf erreur de ma part, j'ai peut-être loupé l'information, mais je trouve dommage que cette référence ne soit pas expliquée. Abélard et Héloïse, deux amants tumultueux du Moyen-Age. Si on avait cette référence, on pourrait comprendre pourquoi les deux tourterelles n'arrêtent pas de roucouler. J'avoue que par moment leurs ébats amoureux étaient un peu beaucoup pesants et j'avais envie de leur jeter un seau d'eau dessus ^^

Malgré la longueur du roman, c'est une histoire très agréable à lire et qui pourrait accessible à des ados. Je vous conseille cette lecture, afin de faire connaissance avec la belle plume d'Emmanuel Bourgouin et de découvrir ce qu'il y a derrière la porte !