Du Gévaudan à Versailles : l'emprise de la bête (1764-1765), de Florence METGE

Merci à Florence Metge pour m'avoir proposé son roman en lecture

Titre : Du Gévaudan à Versailles : l'emprise de la bête (1764-1765)

Auteur : Florence Metge

Auto-édition

Nb de pages : 250

Résumé : Quand une rescapée de la bête du Gévaudan rencontre le roi de France...
En 1764, sous le règne de Louis XV, le Gévaudan est ravagé par la terreur : une bête mystérieuse attaque, égorge et tue femmes et enfants. Les méfaits de ce prédateur insaisissable engendrent une véritable psychose collective. Les événements tragiques sont amplifiés par les journaux qui se moquent du roi. Le premier fait divers de l'histoire devient vite une affaire d'État. Qui sème la terreur dans la province : un loup, un fléau de Dieu, un animal hybride ou exotique, un loup-garou, un sadique ?
Attaquée par la bête, Hélix est la première qui réussit à la faire fuir en la blessant. Pour la récompenser de son courage, Louis XV l'invite à Versailles.
Cette rencontre va bouleverser la vie de cette jeune mariée en quête de liberté.

Avis : Entre Histoire et histoire, il n'y a qu'un pas. J'ai été assez déroutée par cette lecture et j'en ressors mitigée. J'ai bien apprécié tout le travail de recherche et d'exactitude des faits, mais je n'ai pas adhéré à la façon dont cela a été relaté, mis en en forme. C'est une question de goût bien évidemment. 

Histoire : L'action se passe au XVIIIᵉ, au cœur de la campagne française : quelque chose attaque les bergères, les personnes qui se promènent seules la nuit et petit à petit, un peu tout le monde. Des battues sont organisées pour traquer cette chose qui pourraient être un loup. Hélix, première jeune femme à survivre à l'attaque, part à Versailles sur invitation du Roi pour raconter son histoire. Mais est-ce seulement pour cela ? Vont-ils réussir à abattre la bête ?

Qui n'a jamais entendu parler du mythe de la Bête du Gévaudan ? Mythe mis régulièrement en film, thème inspirant les auteurs pour les romans, etc. Cette bête dont on ne sait pas grand-chose passionne les foules. Dans ce roman, on part sur les origines de la bête, du moins sur la version vécue par la population. C'est très intéressant et très détaillé, on suit pas à pas, date après date, les différentes battues qui sont organisées, les inquiétudes des paroisses de la région et l'intervention du Roi Louis XV. Ce que j'ai trouvé un peu dommage dans l'histoire, c'est d'avoir une superposition de faits, avec un manque de liant. On ne sait pas trop si on se pose sur un roman purement historique, ou sur un roman qui mélange Histoire et fiction. Je ne sais pas trop comment expliquer mon ressenti suite à la lecture, car c'est intéressant, on suit pas à pas l'avancée des événements, mais d'un autre côté, j'aurais apprécié avoir plus d'action, moins décousue, moins de date.

Personnage : Hélix reste le personnage principal de ce roman, mais je trouve qu'elle n'est pas assez exploitée, assez présente. Elle a un rôle important, faire le lien entre la province et la capitale, entre le peuple et le roi. On reste juste en surface. C'est la limite entre le roman historique et le roman basé sur l'historique, Hélix est un personnage fictif. 

Le fait d'avoir un fil rouge basé sur les meurtres, on se retrouve avec une multitude de personnages qui n'apportent pas grand-chose à l'histoire. D'un côté, c'est bien parce que cela permet de rendre hommage à ces personnes victimes de la Bête, mais d'un autre côté, ce ne m'a pas intéressé plus que ça de connaître tous les noms. Ce n'est que mon avis, mais la structure du texte ne permet pas d'avoir une ligne claire sur les personnages et je trouve cela dommage, car il y a un potentiel dans l'histoire, ce mélange entre mythe et réalité, entre loup et homme, et finalement ceux qui profitent de la situation pour leur méfaits. 

Couverture : très sympa, style d'époque qui donne le style, elle me tape à l'oeil et me donne envie d'ouvrir le roman pour en savoir plus. 

Plume : C'est le deuxième roman de Florence Metge sur la bête du Gévaudan (retrouvez l'autre roman ici >> Meutres en Gévaudan <<) et j'ai la même retenue que pour le premier. L'écriture est fluide mais parfois, des éléments explicatifs ralentissent la lecture. J'aurais préféré un astérisque ou un index pour préciser ce qu'était par exemple un oustal ou une lieue. 

On est à mi-chemin entre un roman historique et un roman basé sur l'Histoire, mais l'équilibre entre les deux univers n'est pas assez équilibré. Par moment, on se retrouve avec une juxtaposition de faits par date, il m'a manqué un peu de liant entre tous les éléments. Cependant, je vais souligner le travail de recherche de l'auteur car les faits sont exacts (malgré quelques anachronismes) et on en apprend plus sur les meurtres commis par la bête qui restera à jamais un mystère. 

Comme vous pouvez le constater, je n'ai pas été conquise à 100% par cette lecture, mais j'ai apprécié en découvrir plus sur le mythe de la Bête du Gévaudan. À vous de voir, si le voyage vous tente !