Sur le quai de l'Orangerie, de Dominique MULLER

Merci aux Éditions Ex Aequo pour m'avoir proposé cette nouvelle du Prix Zadig 2020 en lecture. 

Titre : Sur le quai de l'Orangerie

Auteur : Dominique Muller

Édition : Éditions Ex Aequo

Nb de pages : 92

Résumé : Une jeune femme se fait poignarder sur un quai et les enquêteurs s’engagent dans un contre-la-montre pour arrêter l’agresseur.

Les phrases courtes et l’abondance de dialogues donnent au récit un rythme soutenu et entraînant. La description très visuelle de Strasbourg, sous l’effet de l’orage qui s’y abat, propose un cadre périlleux et accentue la spirale dans laquelle s’engouffre les enquêteurs en poursuivant les indices

Avis : J'ai toujours une crainte quand je lis une nouvelle : d'être frustrée quand j'arrive à la fin, de ne pas avoir eu le temps de m'imprégner de l'histoire, des personnages. Mais là, non... Il y a tout ce qu'il faut pour faire de cette nouvelle policière, une bonne histoire complète et précise : on s'attache aux personnages, on cherche des indices, on a le suspense. 

Personnages : Les commissaires Cordier et Perec mènent l'enquête pour comprendre ce qui a pu arriver à la jeune Eva. Ce sont nos 3 principaux personnages. Cordier et Perec sont co-équipiers avec le schéma classique du "vieux flic", un peu old school et le "jeune flic" mais pas forcément nouvelle école/tête brulée. Eva est une jeune femme, encore étudiante, pleine de conviction et de force. 

Ces trois personnages sont très bien décrits psychologiquement, on s'imagine très bien ce qu'ils peuvent ressentir, vivre. Je ne peux pas sire que j'ai préféré l'un à l'autre, j'ai beaucoup apprécié le duo Cordier/Perec (qui donnerait presque envie d'avoir de nouvelles aventures !) et j'ai également beaucoup apprécié le personnage d’Eva.

Thème : thème classique, d'une étudiante qui tombe amoureux de son professeur, mais il y a un peu plus de profondeur avec un message assez fort sur l'emprise que peut avoir un homme sur une femme (mais on n'oublie pas que l'inverse est possible aussi !), sur les violences conjugales. On ne tombe pas dans le cliché, c'est amené de manière intelligente sans que l'on soit choqué parce que l'on lit, mais suffisamment présent pour que l'on s'interroge à la fin de la lecture. 

Plume : Très belle plume de l'auteur. Comme déjà dit, je suis toujours un peu frileuse avec les nouvelles, mais là... Pfiou ! C'est une vraie pépite ! En 80 pages (environ), l'auteur a réussi à mettre tous les ingrédients nécessaires pour que l'on ne soit pas frustré à la fin de la lecture. Il y a du dynamisme, de l'action, du suspense, des personnages cohérents. Pour moi, c'est juste très bien. 

Il faut savoir également que cette nouvelle a participé au Prix Zadig 2020 et est arrivée troisième. Honnêtement, ça le mérite largement ! 

En bref, je vous conseille les yeux fermés cette nouvelle !