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Les lectures de Mère Lin
24 juillet 2021

Le blues du pêcheur, de Alan Alfredo GEDAY

Merci à l'auteur pour m'avoir proposé son roman en lecture 

 

Titre :  Le blues du pêcheur

Auteur : Alan Alfredo Geday

Auto-édition

Nb de pages : 276

 

Source: Externe

Résumé

« Maman,
Comme tu vois, je ne t’ai pas oubliée. Quatre mois déjà que je suis à Marseille. Le temps est passé vite, j’ai eu tant à faire, j’ai eu tant à apprendre et à découvrir. Marseille est grande. Elle m’a étourdi d’abord, puis elle m’a enchanté. Je m’y sens libre. L’anonymat a quelque chose d’exaltant. Livourne est un bourg comparé à Marseille. Je crois qu’il me serait impossible d’y vivre maintenant, je m’y sentirais enchaîné à une vie trop étroite. Ici, on peut trouver du travail, on peut tenter sa chance. Il y a beaucoup d’Italiens à Marseille. Je ne suis pas trop dépaysé. Nous, les Italiens, on vit en communauté, on se serre les coudes, tous confinés dans le quartier de la Belle de Mai. Les Français nous appellent les babi. On voit souvent des affiches dans la rue : « Immigrés italiens dehors, travailleurs français ! » Quelques escrocs m’ont même proposé une fausse carte d’identité si je soutenais le parti socialiste. Mais avec mon accent à couper au couteau et mon peu de vocabulaire, ce n’est pas demain la veille qu’on cessera de m’appeler macaroni. Ces sales gens ne doivent pas connaître notre cuisine pour en faire une insulte ! Ton cacciucco me manque, nos longues discussions aussi. »

 

Avis : Comme dirait Michel, c'est un beau roman, c'est une belle histoire. Voilà, je crois que tout est dit. J'avais découvert l'auteur avec son roman >> La légende de Larry Hoover << et c'est avec plaisir que j'ai lu sa plume dans ce roman. Ce n'est pas mon genre de prédilection, mais j'aime bien de temps en temps lire ce style d'histoire.

 

Histoire : Dans une Italie d'après-guerre, qui se reconstruit tant bien que mal, Giovanni, un jeune homme issu d'une famille de pêcheur, coule des jours presque heureux. Seulement voilà, son père meurt et Luca, son meilleur ami, le trahit. Deux faits qui vont bouleverser sa vie et l'amener à quitter son Italie natale pour la France. 

Le roman est divisé en trois parties :

- La vie de Giovanni à Livourne : ses journées sont occupées entre la pêche avec son père et les quatre-cents coups avec son ami Lucas. Un village très soudé malgré les différents politiques qui animent les discussions au café. Seulement voilà, Giovanni a envie d'autre chose, même s'il respecte le métier de pêcheur, il ne veut pas terminer comme cela. Après l'enterrement de son père, Giovanni décide de tenter sa chance en France et embarque pour Marseille.

- La vie de Giovanni à Marseille : entre racisme et mafia, Giovanni doit faire sa place à Marseille. Ce n'est pas facile tous les jours, mais il peut compter sur l'aide de Maria.

- La vie de Giovanni à Paris : Suite à un événement qui a bouleversé sa vie à Marseille, Giovanni part pour Paris. Il y retrouve un musicien qui va le guider dans cette grande ville. 

 

Cette histoire montre les difficultés de l'après-guerre dans des pays durement touchés comme l'Italie ou l'Espagne. Entre tradition et modernité, la jeunesse a du mal à se faire une place. Mais au-delà de ça, il y a aussi le fait d'être un émigré. Être un étranger dans un pays qui nous rejette, ce n'est pas facile à vivre. Pour moi, le seul regret dans ce roman, c'est le manque de liant entre les trois parties. J'aurais aimé avoir plus de pensées de Giovanni lors de son voyage vers Marseille, mais aussi savoir comment s'est passé sa fuite de Marseille et sa rencontre avec Lucien.

 

Personnages : Giovanni est un jeune italien de l'après-guerre, il respecte la tradition familiale mais il aimerait bien faire autre chose. Que ce soit à Marseille ou à Paris, malgré sa timidité, Giovanni sort son épingle du jeu. C'est un beau personnage, on s'attache très facilement à lui. 

Autour de lui, on trouve Lucas, son meilleur ami à Livourne, Stella, son amour d'enfance, Maria, sa belle italienne qui veut être française, Lucien le journaliste et Aleksander, le pianiste. Ils ont tous des caractères différents, ils sont présents quand il faut cependant je trouve que l'on reste un petit peu trop en surface, on ne rentre pas assez dans la psychologie du personnage. Ce n'est qu'un détail et ça ne gâche en rien leur qualité, encore une fois, ce n'est que mon ressenti personnel !

 

Plume : Ce roman est le premier d'Alan Alfredo Geday et on y trouve une qualité de plume que j'avais déjà soulignée dans le roman " La légende de Larry Hoover". Il sait s'imprégner d'une atmosphère et la transmettre. Je pense que c'est un auteur qui a tout à fait sa place dans cette jungle qu'est le monde du livre. Autre fait que j'aime bien dans la plume et qui parfois peut-être dérangeant, c'est que l'auteur laisse place à l'imagination du lecteur. Que s'est-il passé durant le trajet pour Marseille ? Comment Giovanni a fui Marseille ? Est-ce qu'il va revoir sa mama ? Tous ces détails, il nous laisse les créer dans notre imaginaire, fabriquer plusieurs portes de sortie. Même si j'avoue que j'aurais préféré que ce soit l'auteur qui me guide dans ces détails. 

 

Couverture et titre : Les deux collent très bien au texte et c'est une force. La couverture est belle et exprime une certaine mélancolie qui est renforcée par le titre. Je ne vous dévoile pas tout, mais le titre a un double sens qui est vraiment bien exploité dans le roman.

 

En conclusion, si vous aimez les histoires émouvantes, qui amènent à réfléchir, et qui sont tirés de faits réels (car même si c'est une "fiction", c'est un problème de société bien réel), je vous conseille grandement la lecture de ce roman. Peut-être que comme moi, vous aurez un petit pincement au cœur !

 

 

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